- bétyle
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• 1586; lat. bætulus; gr. baitulos « pierre sacrée »♦ Didact. Pierre sacrée de l'Arabie préislamique, adorée par les Anciens comme une idole.⇒BÉTYLE, subst. masc.MYTH. Pierre sacrée de forme ovale ou ellipsoïdale considérée, par les Anciens qui lui vouaient un culte, comme la demeure d'un dieu et quelquefois comme le dieu lui-même. Le culte des bétyles survit jusqu'à la fin du paganisme dans la région gréco-romaine (J. DÉCHELETTE, Manuel d'archéol. préhist. celt. et gallo-romaine, t. 1, 1914, p. 439) :• Un tel livre, je n'en imagine pas de plus beau, si l'auteur ne s'attarde pas en détails sensuels, et s'il va, au centre de toutes ces extravagances, jusqu'à l'esprit qui animait ces adorateurs du bétyle, jusqu'à la vérité ineffable qui reposait dans la pierre noire, messagère du ciel...BARRÈS, Une Enquête aux pays du Levant, t. 2, 1923, p. 9.Prononc. [betil]. Étymol. et Hist. 1586 hist. anc. « pierre sacrée adorée par les Anciens » (LE LOYER, Hist. des Spectres, VII, 2 dans HUG. : Les façons de deviner sont presque infinies ... par la pierre Eumetre ... par un anneau, par les Betyles qui estoient comme Demons familiers Que les Payens de la Syrie se servans de Magie lioient en petites boules rondes et grosses comme le poin). Empr. au lat. baetulus (PLINE, Nat., 37, 135 dans TLL s.v., 1679, 67), cf. le gr.
(Damascius dans BAILLY), terme relig. méditerranéen (v. CHANTRAINE).
bétyle [betil] n. m.ÉTYM. 1586; du lat. bætulus, grec baitulos « pierre sacrée », de l'hébreu Bêth-El « maison de Dieu ».❖♦ Didact. Pierre sacrée à fonction symbolique, dans les anciennes civilisations orientales. || Le culte des bétyles.1 Dans la Bible, quelques passages concernent les monuments de pierre brute. Il s'agit des bétyles, de Beth-el = la maison de Dieu. Lorsque Jacob va à Paddam-Aram, il arrive en un lieu où il passe la nuit et où il a le fameux songe de l'échelle. Sa tête est appuyée sur une pierre qu'il a trouvée en ce lieu :« Jacob s'éveilla de son sommeil et il dit : “Que ce lieu est redoutable ! C'est ici la maison de Dieu, c'est ici la porte des cieux !” (…) il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l'huile sur son sommet. Il donna à ce lieu le nom de Béthel “(…) Cette pierre, que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu” (…) » (Genèse, XXVIII, 16 à 22).Fernand Niel, Dolmens et Menhirs, p. 21.2 On peut dans la symbolique chrétienne distinguer la pierre non taillée, androgyne, la pierre carrée, féminoïde, ou au contraire le cône, la pierre « levée » masculine. Cette dernière se retrouve dans la « flèche » et le clocher de l'église, obélisque chrétien (…) Bétyle, pierre levée, flèche du clocher signifient selon G. de Saint-Thierry « vigilance et attente de l'union divine ».Gilbert Durand, les Structures anthropologiques de l'imaginaire, 1969, p. 142.
Encyclopédie Universelle. 2012.